Accident d'un avion Airbus A320-211 de Germanwings
Barcelonnette, France -
Mis à jour le
L'A320-200 exploité par Germanwings avait décollé de Barcelone (Espagne) pour un vol passager à destination de Düsseldorf (Allemagne). 144 passagers et 6 membres d'équipage étaient à bord. L'avion était en route au FL380 environ 30 NM (55 km) au sud-est de Marseille (France) lorsque l'avion a amorcé une descente rapide puis s’est écrasé dans les Alpes, environ 12 NM (20 km) au sud-ouest de Barcelonnette (France), 75 NM (140 km) au nord-est de Marseille. Les 150 personnes à bord ont été tuées.
Quelques minutes après avoir atteint son altitude de croisière au FL380, l’appareil a amorcé une descente rapide. L’A320 est descendu du FL380 et passait en descente le FL110 huit minutes plus tard (taux moyen de descente 3375 pieds / min soit 17 m/s). La dernière position radar enregistrées par le contrôle aérien français était à 6175 pieds (1880 mètres) MSL (i.e au dessus du niveau de la mer) avec un cap nord-est de 26 degrés. Les montagnes s’élèvent jusqu'à 8900 ft (2710 mètres) environ 1 NM (1,9 km) au nord de la dernière position enregistrées. L'avion a heurté sol à très grande vitesse (à environ 500 km/h), et a été pulvérisé. Les deux boites noires (CVR et DFDR) ont été récupérées.
Le copilote était seul dans le cockpit lorsque l'avion a commencé la descente, jusqu'au crash. Le commandant de bord avait quitté le cockpit pour une pause toilette. Aucun mot du copilote n’a été entendu après. Seule sa respiration, normale, est entendu dans l’enregistreur de conversation (CVR). Le commandant de bord a tenté en vain de revenir dans le cockpit, mais n’a pas réussi à ouvrir la porte blindée qui ferme le cockpit. Le copilote a lui-même amorcé la descente rapide, il n'y avait pas de raison d'entreprendre de descente rapide, aucune raison de ne pas communiquer avec le contrôle aérien, et aucune raison pour que la porte du cockpit ne s’ouvre pas. La respiration du copilote n’est pas celle d’une personne souffrant d'une crise cardiaque ou d’un autre problème de santé. Il y avait un silence absolu dans le cockpit. Dans les derniers instants avant le crash, des cris sont entendus en provenance de la cabine passager.
L’enquête montre que le copilote dans le cockpit a utilisé le pilote automatique pour mettre l’avion en descente jusqu’à 100 pieds (30 mètres), à plusieurs reprises la vitesse de l'avion a été ajustée pendant la descente.
Les enquêteurs ont conclu que le copilote avait délibérément crashé l'avion, et délibérément maintenu verrouillée la porte du cockpit pour éviter que le commandant de bord ne revienne.
Fonctionnement de la porte de cockpit
Depuis les attentats du 11 septembre 2001, les avions passagers doivent être équipés d'une porte blindée séparant la cabine passager du poste de pilotage. La personne souhaitant rentrer dans le cockpit doit saisir un code sur un clavier proche de la porte cockpit. A l’issue de la saisie, si le code est correct, l’équipage dans le cockpit reçoit un signal annonçant qu’une personne souhaite rentrer. L’équipage a la capacité d'ouvrir la porte ou de la verrouiller. Si le pilote dans le poste de pilotage ne réagit pas du tout, la porte s’ouvre automatiquement. Si le pilote dans le cockpit choisi de verrouiller la porte, la porte reste verrouillée pendant 5 minutes.
Dans l'ensemble du groupe Lufthansa, il n’existe aucune procédure d'exploitation standard demandant la présence d’un autre membre d’équipage dans le poste de pilotage si l'un des pilote quitte le cockpit. Le commandant de bord est autorisé à quitter le poste de pilotage en vol de croisière, par exemple pour une pause toilette.