Close sidebar

Accident d'un avion MD-82 de West Caribbean Airways
Machiques, Vénézuela
-

Mis à jour le

L'avion effectuait la liaison entre Panama City (Panama) et Fort de France (Martinique). L'équipage informa le contrôle de leur intention de se dérouter vers Caracas. L'avion descendit ensuite rapidement, puis s'écrasa dans les montagnes à une trentaine de kilomètres de la fontière Colombienne avec le Vénézuela.

D'après les enregistrements de la boite noire, l'avion serait descendu avec le nez orienté à cabrer. L'équipage évoquait les conditions météorologiques, y compris la possibilité de givrage et a aussi évoqué la possibilité de mettre en marche les circuits anti-givrage moteur et voilure. Les enquêteurs ont également relevé des traces de suractivité des deux moteurs.

L’enquête montre que l’accident est du à plusieurs erreurs humaines combinées à une météo défavorable.

  • L’avion était en surcharge d’environ 2,5 tonnes (sa masse était de 77 tonnes), et le centrage n'avait pas été fait correctement (c'est-à-dire que ce poids excessif était inégalement réparti au risque de déséquilibrer l'avion).

  • Durant sa croisière, l’avion a rencontré un orage, avec des conditions givrantes sévères. Les moteurs de l’appareil ont givré, conduisant à une baisse de régime. Les ailes ont peut-être également givrées, ce qui se traduirait par une dégradation des performances de l’avion. Le copilote proposa donc au commandant de bord d'activer le dégivrage. Mais ce dernier refusa : le copilote, inexpérimenté, n’a pas été pris au sérieux par son supérieur.

  • Ensuite, l’avion commence à perdre de l’altitude. C'est alors, selon les experts, que les pilotes commettent leur plus grave erreur. Ils déconnectent le pilote automatique, pensant enrayer manuellement la chute de l'avion. «C'était la pire des choses à faire, raconte une source proche de l'enquête, car, dans ce type de situation, le correcteur d'assiette est très efficace pour maintenir l'appareil en vol plané». A cet instant, le MD 82 décroche pour entamer une chute verticale qui s'achève au sol quelque cinquante secondes plus tard.

Explications sur le phénomène de givrage

Ce type de givrage sévère peut se produire lorsque l’avion traverse des zones où les conditions météorologiques sont particulières (par exemple, un nuage d’eau surfondue). Il s’en suit une accrétion de givre sur les parties de l’avion les plus exposées.
  • Les ailes peuvent givrer, modifiant le profil aérodynamique et alourdissant l'avion. Les performances de l’avion sont donc considérablement diminuées, ce qui peut conduire à la catastrophe.

  • Il arrive également que les sondes anémométriques givrent, ce qui génère une vitesse erronée et peut conduire le pilote à une mauvaise décision.

  • Les entrées d’air moteurs peuvent également givrer, ce qui crée une perte de puissance, et éventuellement une surchauffe du moteur.
Normalement un avion est prévu pour prévenir et combattre ce phénomène. Mais dans de rares cas, les conditions météorologiques sont au-delà des conditions de qualification de l’avion.

En 1994, un ATR72 s’est écrasé près de Chicago après avoir tourné plus d’une heure dans des conditions givrantes et accumulé trop de givre sur ses ailes.

Cet accident est le 15ème pire accident aérien depuis le début de l'an 2000 en termes de nombre total de victimes (à bord et au sol).

Avion de même type que celui accidenté (MD-82)
Machiques, Vénézuela

Photos du crash du MD-82 de West Caribbean Airways